AU COURS DE L'HUILE

AU COURS DE L'HUILE

le travail au couteau

Stage donné les samedis 24 et 31 mars 2012 en même temps qu'un autre thème: comment passer du figuratif à l'abstrait.

LE  TRAVAIL  AU  COUTEAU                                                             Nelly  Simon

 

C’est une technique expressive, spontanée, rapide, les traces du couteau sont visibles (la facture). Le travail au couteau est moins contrôlable qu’au pinceau et donne des résultats plutôt inattendus, mais c’est ce qui en fait son charme ! Le travail au couteau exige d’aller à l’essentiel, on ne peut pas faire autant de détails qu’au pinceau. On simplifie, on suggère. Le couteau consomme d’avantage de peinture aussi, car on obtient du relief et  une texture particulière. Il ne faut cependant pas abuser des effets de matières, tout le tableau serait fatiguant à regarder, il faut donc des zones plates, reposantes, qui mettent en valeur les zones plus structurées.

 

Le matériel :

il existe de nombreuses  formes de couteaux. Pour débuter il faut avoir au moins un petit couteau triangulaire, (pour les détails, les petites surfaces), un grand rectangulaire pour les aplats (grandes surfaces, comme le ciel, les fonds) et un couteau moyen à bout arrondi. On peut très bien se passer du couteau à palette (couteau plat pour faire les mélanges sur la palette). Au fur et à mesure de la pratique du couteau, on est appelé à  acheter d’autres formes de couteau, notamment si l’on fait de l’abstrait.

Un médium d’empâtement est très utile pour avoir des reliefs plus importants, il permet aussi un séchage en quelques jours. On mélange soigneusement le médium à sa couleur sur la palette à raison d’1/3 à ½ de médium par rapport à la couleur. Ne pas dépasser 5 mm d’épaisseur, sinon, il y a un risque de craquelure.

Tenue du couteau : ne pas le tenir comme une cuiller, mais à pleine main, avec tous les doigts.

Le plat du couteau sert à étendre la couleur en une couche + ou – épaisse et uniforme, si on veut faire une grande surface prendre le + grand des couteaux et charger suffisamment le couteau. On lisse la couleur en l’étandant.

La tranche du couteau sert à marquer les contours, délimiter des volumes, faire des lignes ou pour gratter la surface en cas de correction nécessaire. On charge le couteau en couleur que sur l’un des bords et l’on étire la couleur vers l’intérieur. Si l’on veut faire des lignes, on fait glisser le couteau vers soi + ou – incliné  le trait sera + ou – large.

la pointe sert à faire des touches pointillistes, à sculpter la matière, à rayer la couleur déjà en place pour faire des herbes par ex, à faire des rehauts de lumière.

Le nettoyage du couteau : chiffon, papier absorbant, papier journal, mais pas de white spirit.

Différentes possibilités :  

Préparez votre toile (gesso, sous-couche d’acrylique protectrice, et grands lignes de dessin)

1)  On peut n’utiliser le couteau que pour certains rehauts, et laisser tout le reste au pinceau, dans ce cas c’est surtout pour des détails à la lumière, le 1er plan, mais pas dans l’ombre qui ,elle, doit reculer et non avancer, car le relief donné par le couteau fait avancer l’objet.

2) On peut très bien faire une 1ère couche au pinceau, et revenir en 2ème couche par endroits ou partout au couteau.

3) on peut dès le départ tout faire au couteau, mais on commence par une couche fine avant d’empâter progressivement. Ce qui ne nous empêche pas d’utiliser le pinceau pour certains détails, faire des raccords entre les différents aplats, cacher les endroits oubliés par le couteau !

La mise en œuvre :

On travaille toujours du haut vers le bas, et de gauche à droite quand on est droitier,  afin de ne pas se salir la main et de l’arrière-plan vers le 1er plan afin que les nouvelles touches recouvrent en partie ce qui est en arrière-plan et non pas l’inverse.

On peut soit mélanger les couleurs sur la palette uniformément ou mal les mélanger (selon l’effet recherché, pour ma part je trouve que c’est plus intéressant si le mélange n’est fait qu’en partie) ou soit directement sur la toile (surtout pour les grands surfaces) dans ce cas on n’a un peu moins de contrôle sur ce que cela va donner, mais cela peut donner des effets intéressants.

Les traces de couteau varient selon la direction du couteau, la quantité de matière sur le couteau, le degré de pression exercé sur le couteau.

Si l’on souhaite superposer une couleur sur une couleur fraiche, on appuie très peu le couteau, il s’agit juste de déposer la couleur sans vouloir la fondre avec la couche sous-jacente. Si par contre on souhaite adoucir une couleur fraiche, ou la nuancer alors on peut exercer plus de pression et faire des va et vient pour que les couleurs se fondent.

On peut entraîner de la peinture avec la pointe  vers une autre zone et dessiner par  exemple des herbes ou des branches fines.

On peut très bien revenir sur une zone sèche et faire des effets de matière en utilisant les reliefs précédents et peu de matière (technique à sec).

Penser à varier les coups de couteau. Par exemple grands aplats pour le ciel, un traitement plus structuré pour des buissons, des branches, d’autres aplats plus petits  et horizontaux pour une façade de maison, des traits verticaux en tous sens pour des herbes… Cela va suggérer la perspective.

Si vous rajoutez une couche fine sur une couche épaisse, elles vont se fondre.

Si vous rajoutez une couche épaisse sur une couche fine,  la  dernière couche va glisser, se superposer et ne pas se mélanger à la couche sous-jacente.

 


en une seule séance à l'huile
en une seule séance à l'huile

tissu au couteau (à l'huile)
tissu au couteau (à l'huile)

à l'huile au couteau (bientôt fini)
à l'huile au couteau (bientôt fini)

au couteau et à l'huile
au couteau et à l'huile





A l'huile
A l'huile :

le travail a été fait avec différents couteaux: un couteau pour faire les aplats des  façades de maison, un couteau circulaire pour les arbres.


A l'acrylique
A l'acrylique :

L'acrylique a été mélangé avec du modeling past (une pâte assez épaisse) sur les rochers.


marouflage de photo
marouflage de photo :

Après avoir collé une photo avec une colle sans solvant, en l'ayant bien marouflée, une feuille a été posée sur la photo en veillant bien à ce qu'il n'y ait pas de colle qui dépasse de la photo, puis la toile a été mise sous presse des 2 côtés.

Une fois la colle sèche, du gesso a été appliqué en partie sur la photo et en dehors pour dessiner le tissu.

Le fond a été d'abord fait au pinceau avec d ela peinture à l'huile.  Le prochain samedi le tissu sera travaillé au couteau avec un médium d'empâtement mélé àa peinture à l'huile pour lui donner plus d'épaisseur.


A l'huile
A l'huile :

Le ciel a reçu une 1ère couche de peinture à l'huile au pinceau, ainsi que les bâteaux. Le 1er plan a été travaillé au couteau, les petits tas d'algues ont été rajoutés avec la pointe du couteau par dessus les aplats frais du 1er plan.


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