glacis
Stage ayant eu lieu en janvier 2009
Un nouveau stage sur ce thème a eu lieu les samedis 21 et 28 janvier 2012.
LE GLACIS Nelly Simon
Qu'est ce que c'est ?
C'est une mince couche de finition et d’embellissement de peinture liquide transparente appliquée à certains endroits sur un tableau fini et absolument sec. Elle agit comme un filtre coloré, laissant transparaître la couleur sous-jacente, tout en l’embellissant, en l’exaltant, en lui donnant plus de profondeur et une plus grande luminosité. C’est en fait un mélange optique par superposition et non un mélange sur la palette. On peut superposer plusieurs glacis les uns sur les autres après séchage de la couche de glacis du dessous. En général on superpose un glacis plus foncé que la couleur sous-jacente, sauf dans le cas d’un glacis blanchâtre (appelé également « lait »)
L’aquarelle, par excellence, est une superposition de glacis.
On peut faire des glacis à l’acrylique en diluant beaucoup à l’eau ou en utilisant le médium & vernis brillant ou le médium retardateur fluide.
Pour faire des glacis au pastel sec, il suffit de fixer au préalable la zone que l’on veut modifier, puis appliquer très légèrement un nouveau pastel dessus, qui laissera transparaitre le pastel du dessous.
C’est surtout à l’huile, que les glacis ont leurs lettres de noblesse. On utilise une couleur transparente (symbole carré vide sur tube de peinture) ou semi-transparente (symbole carré à moitié plein) avec un pinceau à poils très doux à laquelle on ajoute du médium à peindre en assez grande quantité et un peu d'essence pétrole. On obtient un jus coloré liquide.
Règle :
Attention, il est important de respecter la règle du « gras sur maigre », les couches sous-jacente doivent être plus maigres que le glacis, donc contenir plus d’essence que le glacis. La 1ère couche est faite en diluant la couleur avec 2/3 d’essence de pétrole (ou térébenthine rectifiée) et 1/3 de médium à peindre. La 2ème couche est appliquée avec 1/3 d’essence et 2/3 de médium. Une 3ème couche peut être posée avec un peu moins d’essence dans le mélange. Puis un glacis peut-être posé sur la toile sèche, car il est plus gras. On verra plus loin comment faire quand même un glacis si on n’a pas respecté cette règle du « gras sur maigre ».
Au lieu de fabriquer notre propre glacis, on peut utiliser des médiums à glacis ou médium hollandais, flamand, vénitien, médium cristal ou médium gel, ces produits sont plus coûteux, mais ils ont l’avantage d’accélérer le séchage.
Dans quels cas faire un glacis ? Cette technique s'utilise lorsque l'on veut :
- renforcer ou peindre une ombre (ex l’ombre d’un mur sur le sol, les ombres à l’intérieur d’une fleur claire…)
- obtenir des brumes dans un vallon, au-dessus d’un lac, peindre des rayons de soleil… : glacis blanchâtre dans ce cas.
- corriger certaines couleurs localement : reflets dans la mer, un lac, éloigner un arrière-plan…
- unifier une zone de tableau à l'aide d'une couleur dominante : le vieillir, lui donner une patine, une certaine ambiance (dominante rouge, grise…)
- obtenir des effets, créer une profondeur, réveiller les couleurs, les rendre plus subtiles.
- faire de beaux trompe l’œil, imiter les veines du marbre, du bois…
- superposer différentes scènes, comme si c’étaient des rêves.
Le glacis ne masque pas détails sous-jacents, il change juste la couleur.
Application :
L’application se fait au pinceau très doux (éventuellement lisser au pinceau sec) ou au chiffon dans le cas d’un glacis blanchâtre en général à plat ou très légèrement incliné pour mieux voir le travail. Si on souhaite des coulures (bougies, pluie sur vitre, goutte de vin sur une bouteille…), on travaille sur chevalet, le glacis va couler. Le séchage se fait à plat.
Correction :
Si l'on n’est pas satisfait du résultat, on peut retirer le glacis à condition d'agir très vite après son application, à l'aide d'un chiffon imbibé d'un peu d'essence.
Risques liés au glacis :
On risque de créer des zones d'embus : zones plus mates à côté de zones plus brillantes, on les corrigera facilement à l’aide du vernis à retoucher plus quelques gouttes d'essence de pétrole une fois le tableau sec (15 à 20 jours). Une fois les zones d’embus corrigées, on peut passer tout partout du vernis à retoucher additionné d’un peu d’essence, afin d'uniformiser l'ensemble de la toile. C'est un vernis temporaire, en attendant le vernis définitif à passer 6 mois à un an plus tard.
Quelques résultats de glacis :
Sur un fond brun + un glacis d’alizarine cela donne un ton + chaud
+ un glacis Violet cela donne un ton + foncé et + profond
Sur un fond jaune + un glacis bleuté cela donne ton vert profond lumineux
+ violet cela donne un joli brun ocre subtil
Sur un vert fadasse + glacis jaune citron ou autre vert émeraude, Hooker cela donne un vert + intéressant
Sur fond rouge + glacis bleu cela donne un violet
Sur fond jaune citron, ou cadmium + glacis magentacela donne un superbe orange
Sur un fond bleu + glacis cramoisi d’alizarine cela donne du pourpre
Glacis particuliers :
Dans le cas où on veut faire un glacis sur un fond très gras, par exemple sur une couche qui n’a reçu aucun diluant (sortie du tube) . On ne peut pas faire un glacis classique avec du médium et de l’essence, car ce serait plus maigre que le fond et cela craquèlerait. Dans ce cas on peut faire un glacis avec un vernis à retoucher que l’on colore avec une couleur transparente.
Dans le cas, où on a déjà vernis définitivement le tableau assez récemment, on peut corriger localement le tableau en appliquant une nouvelle couche de vernis définitif teinté d’une couleur transparente.