AU COURS DE L'HUILE

AU COURS DE L'HUILE

la couleur

Ce prochain stage aura lieu les samedis 26/11 et 3/12/11 à la charmelière (MFR de CARQUEFOU)

 

LA  COULEUR                               Nelly Simon

 

La couleur n’existe que par la lumière ; elle varie selon le type de lumière : artificielle (lampe, bougie, lampadaire) ou naturelle (quelle heure du jour, saison, temps couvert, lumineux…). L’orientation, l’intensité mais aussi l’entourage (lumière réfléchie) influent sur la couleur propre de l’objet. De + la surface de l’objet + ou – brillante change sa couleur.

Nous allons voir ce que nous apporte la roue des couleurs (ou roue chromatique) les mélanges de couleurs, les ombres, comment éclaircir ou assombrir une couleur, comment fabriquer du noir , l’harmonie des couleurs, et comment réussir à transcrire une ambiance selon l’heure du jour, le temps qu’il fait …

 

La roue des couleurs : quels sont les enseignements que l’on peut en tirer ?

C'est une roue théorique, pas facile à réaliser, car il faut un double jeu de couleurs primaires pour y arriver.

On y distingue les 3 couleurs primaires (jaune, rouge et bleu) . Ce sont des couleurs impossibles à reproduire à partir d’une autre couleur (comme le blanc). En les mélangeant 2 à 2  en quantité égale on obtient les couleurs secondaires (vert, violet, orange). Puis en mélangeant une secondaire et une primaire  en quantité égale on obtient les couleurs tertiaires. Notez que les couleurs neutres (les terres, les gris), le blanc et le noir sont absents de cette roue. En modifiant les proportions on obtient toute une gamme d’intermédiaires. En mélangeant les 3 couleurs primaires en proportions très inégales avec du blanc on obtient des tons rompus, sans blanc on obtient des tons neutres.

 

Les différentes couleurs

Le jaune est la couleur la + lumineuse. Le jaune citron est plus froid. Pour avoir un bel orange, rien ne vaut ceux qu’on achète dans le commerce. Le rouge est la couleur est la + éclatante. On peut fabriquer du vert à partir de tous les jaunes ou les ocres en les mélangeant avec tous les bleus, et d’autres verts. De même en mélangeant du noir et du jaune(ou ocre) on obtient une vert.  Pour avoir un marron, on peut mélanger tous les rouges (moitié) avec des bleus (moitié) et un peu de jaune. Pour obtenir du pourpre, on mélange du bleu transparent, du rouge et du blanc.

Pour le gris on mélange les 3 couleurs primaires (mais + de bleu que de rouge, sinon cela fait du brun), ou de l’orange, du blanc et du bleu, ou ocre jaune, cramoisi d’alizarine, blanc et bleu, ou terre de sienne brûlée (TSB), blanc et bleu. La terre rose transparente avec du jaune de Naples est très utile pour la teinte de la peau , de même que de la TSB avec du blanc. Attention le mélange avec le blanc éteint les couleurs, les rend  + grises (on obtient des teintes), et celui avec le noir (on obtient des nuances) les salit. Ces 2 derniers ne sont pas des couleurs.

 

Le mélange des couleurs :

Attention ne pas mélanger + de 2 ou 3 couleurs ensemble, cela réduit la luminosité de la couleur obtenue, cela ternit, on obtient des tons sales.

On peut aussi placer les couleurs les unes à côté des autres (juxtaposition): c’est le pointillisme, le mélange est alors optique, mais pas effectif.

Les mélanges peuvent se faire par superposition dans le cas des glacis : la couche transparente du dessus modifie la couleur sous-jacente.

+ on ajoute d’huile de lin + la peinture est brillante, + on ajoute d’essence + c’est mat.

On contrôle mieux un mélange en ajoutant de petites touches de couleur foncées à la couleur claire.

 

La transparence des couleurs :

Les couleurs peuvent être transparentes, semi transparentes, ou opaques. Le mélange de 2 couleurs transparentes est transparent, de même le mélange de 2 couleurs opaques reste opaque. Par contre le mélange d’une couleur transparente et d’une couleur opaque est opaque.

Pour faire un glacis on privilégie les couleurs transparentes. Il y a un symbole sur le tube.

 

La température des couleurs:

Sur un côté de la roue se situent les couleurs chaudes (pas de bleu) et les couleurs froides (pas de couleur chaude). Tout mélange de couleurs chaudes est chaud ; de même tout mélange de couleurs froides est froid. L’emploi du blanc pour éclaircir un mélange chaud le refroidit, et à l’inverse cela réchauffe un mélange froid.

 

Test sur la rémanence des couleurs :

c’est un phénomène optique naturel, que l’on appelle aussi l’induction de couleur complémentaire. Regardez une couleur pendant au moins 30 secondes et déplacez son regard vers une surface blanche : la couleur complémentaire apparaît. En fait notre cerveau veut en permanence recomposer la lumière (couleur+ sa complémentaire), donc autour ou au dessus de la couleur plane la complémentaire. Il faut donc faire attention pour un portrait que le fond chaud ne refroidisse  pas trop le portrait  (ex un fond jaune teint légèrement en violet le reste) car la complémentaire du fond chaud est froide, elle influe le reste du tableau. Un fond froid réchauffe l’objet.

 

Les couleurs complémentaires:

Sur la roue, les couleurs situées les unes en face des autres sont complémentaires. La complémentaire d’une couleur chaude est froide et inversement. + le mélange de 2 couleurs en égale proportion est foncé, voire noir, + elles sont complémentaires.

C’est d’ailleurs un test à faire quand on ne sait pas lesquelles sont complémentaires.  En proportion inégale on obtient des tons rompus et neutres (tons rompus sans blanc).

A quoi cela servent les complémentaires ?  En étant juxtaposées, elles offrent le + grand contraste qui soit ; elles se mettent mutuellement en valeur, mais il ne faut pas en abuser, elles attirent donc le regard, on peut ainsi créer un centre d’intérêt. D’autre part elles servent à foncer ou à rabattre (à casser) l’autre couleur complémentaire qui lui est associée (mélange dans le frais, ou si on veut foncer une couleur déjà sèche on applique la complémentaire en glacis par dessus). On utilise les complémentaires dans les ombres.

 

Eclaircir une couleur :

On évite d’éclaircir avec du blanc, car étant opaque il grise les couleurs.

On utilise une couleur proche + claire sur la roue des couleurs.

 

Foncer une couleur :

On évite de foncer avec du noir ; car cela salit le mélange.

Si la couleur est fraîche ; ajouter une tonalité + foncée ; ou mettre un peu de sa complémentaire

Si la couleur claire est sèche, on applique sa couleur complémentaire en glacis.

 

Fabriquer du noir :

Il vaut toujours mieux fabriquer son noir, qu’utiliser celui tout fait, qui en général est mat et sans profondeur. Sauf pour une œuvre abstraite.

Mélanger les 3 couleurs primaires en quantité égales (ou 2 /3 couleur primaire+1/3 couleur secondaire).

Mélanger les 2 complémentaires en égale quantité ;

ou mélanger des couleurs très foncées (cramoisi d’alizarine+ bleu outremer ou cobalt+ vert émeraude, hooker…) ce qui donne un noir transparent très foncé. Pour un noir mat, remplacer le vert par un vert opaque foncé’ oxyde de chrome,  cinabre foncé).

Mélanger un rouge+ terre d’ombre+ vert pour obtenir un noir chaud.

Pour un noir froid on remplace le vert par un bleu violacé.

 

Les ombres :

On distingue l’ombre propre de l’objet et son ombre projetée (son double projeté sur son environnement). Grâce aux ombres on perçoit le relief. Elles sont toujours + foncées que l'objet.

Leur forme : elles renseignent sur la provenance et l’intensité de la source lumineuse.

+ l’ombre projetée est longue, + la source lumineuse est basse (lever et coucher du soleil)

+ elle est courte, + la source lumineuse est haute (zénith)

Si elle s’élargit vers l’arrière, cela veut dire que la source lumineuse est proche (ex les ombres chinoises)

Leur intensité : notez que les contours de l’ombre sont nets et intenses en couleur près de l’obstacle à la lumière, + on s’éloigne de l’obstacle + ils sont flous et – intenses en couleur, voire ils s’effacent. Attention on ne peint pas des ombres en relief (couteau, empâtement…) ; car elles doivent s’éloigner et ne pas ressortir par rapport au reste.

Leur couleur : comme on vient de le voir l’ombre n’est pas uniforme, elle peut même avoir des trous de lumière à travers un feuillage par exemple. Il faut donc la représenter avec des touches de couleurs différentes.

Représentation classique de l’ombre : l’ombre est colorée, elle est en générale bleutée. Mais elle peut-être violette, brune ou pourpres (dans ce cas elle est + chaude ; quand la lumière est froide). Elle est d’un bleu intense avec une lumière chaude.

L’ombre n’est pas une absence de lumière, car cette zone reçoit de la lumière réfléchie, soit du ciel, soit d’objets qui l’entourent, elle peut être vibrante. Elle doit mettre en valeur l’objet.

Pour obtenir la couleur de l’ombre propre de l’objet, on mélange un ton + foncé de la couleur propre + du bleu cobalt+ la couleur complémentaire. De même pour l’ombre projetée, on mélange un ton + foncé de la surface sur laquelle se projette l’ombre + du bleu cobalt+ la couleur complémentaire + éventuellement un peu de la couleur complémentaire de la couleur propre de l’objet qui projette son ombre (la couleur complémentaire déteint).

Les ombres dépendent du temps qu’il fait (temps radieux ou couvert) et de l’heure de la journée ; car la couleur et l’intensité du soleil n’est pas la même. Voir + loin.

+ la lumière est chaude, + les ombres sont froides. + la lumière est froide, + les ombres sont chaudes. C’est toujours le principe de la rémanence de la couleur complémentaireémentaire.

Ex : un arbre vert ,son ombre est carmin (sa complémentaire) ; un chemin ensoleillé couleur terre avec des ombres violet bleuté complémentaire de la couleur terre faites par un arbre par ex.

 

Représentation valoriste de l’ombre : consiste à peindre les zones d’ombres avec un gris légèrement mêlé de la couleur de l’objet, on assombrit la couleur de l’objet dans son ombre. Par exemple une pomme rouge à dans ce cas une ombre gris foncé mêlée de rouge.

 

Représentation coloriste de l’ombre : Les fauves appliquaient exclusivement des couleurs complémentaires pures dans les ombres.

 

L’harmonie des couleurs :

      -    Soit il s’agit d’associer des couleurs proches sur la roue des couleurs (3-4 couleurs qui se suivent)  et d’ajouter la couleur complémentaire d’en face en très petite quantité. C'est l'harmonie analogue.

      -    Soit il s’agit d’utiliser une couleur et les 2 couleurs de chaque côté de sa complémentaire (par exemple jaune + rouge violet et bleu violet) : composition en triangle isocèle

      -     On peut aussi utiliser une composition en triangle équilatérale : 3 couleurs séparées par 3 couleurs ex : violet secondaire, orange secondaire et vert secondaire ou  bleu vert tertiaire+ rouge violet tertiaire+ jaune orangé tertiaire. Ainsi il y a toujours dans ces couleurs un peu de rouge, de jaune et de bleu. C’est ce qu’aime l’œil même de façon inconsciente.

Un tableau peint uniquement avec des couleurs chaudes ou des couleurs froides est plat et souvent terne. Il y a besoin de touches de couleurs complémentaires  soit chaudes soit froides.

De toute manière dans un tableau il faut choisir une couleur dominante qui occupera la + grande surface. Pour trouver la couleur dominante, il faut avoir les yeux mi-clos, car on distingue ainsi + facilement la couleur dominante. Celle-ci sera  éclaircie ou assombrie par endroit, la couleur complémentaire est présente en petites quantités, elle réveille car elle est tonique, elle casse la monotonie de la palette ; cela peut créer un centre d’intérêt.  C’est la pointe du triangle isocèle ; la couleur dominante étant l’une des 2 autres couleurs. Il y a un contraste entre les couleurs chaudes et les couleurs froides.

Un tableau est + harmonieux si on réduit le nombre de couleur utilisées.

On a soit une gamme harmonique chaude, avec une dominante chaude, soit une gamme harmonique froide (dominante froide), ou bien une gamme  harmonique neutre avec une dominante neutre, qui peut être très variable selon le couple de complémentaires que l’on mélange en quantités inégales. Par ex : carmin+vert+ blanc, rajouter pour l’harmonie quelques touches de jaunes. Pour un mélange ocre jaune+bleu, rajouter quelques touches de rouge.

Un tableau est un mélange de couleurs vives et douces. Les tons doux sont nécessaires ; ils mettent en valeur les tons + vifs. Tout est question d’équilibre !

En général le premier plan est chaud et l’arrière plan est froid (bleuté, grisé). Les couleurs chaudes rapprochent, les couleurs froides éloignent. Le premier plan est contrasté, détaillé, coloré, les ombres sont présentes ; pour l’arrière plan, c’est le contraire.

 

L’ambiance, l’atmosphère varie selon l’heure du jour, et le temps qu’il fait

Un éclairage naturel est tout à fait différent d’un éclairage artificiel. En ce qui concerne ce dernier les ombres  sont + sombres, + marquées, mais aussi + contrôlables. Les objets à proximité sont fortement éclairés, laissant les autres dans l’ombre. Autour de la bougie, ou de la lampe on peut faire des dégradés de couleurs concentriques pour le halo de lumière. En lumière naturelle, l’atmosphère altère les couleurs ; + ils sont éloignés, + ils ont pâles, sans relief, sans contraste.

L’hiver  ou par temps couvert : le soleil est pâle, les nuages bas, les sujets sont mal définis, nébuleux, pas de forme nette, les couleurs sont atténuées et plutôt froides (grises, blanchies, ou avec des bleus froids). Le gris est la couleur dominante. Il y a peu de contraste, car peu d’ombres (elles peuvent même être absentes). Il faut donc introduire des couleurs chaudes pour contraster (vêtements rouges, toits rouges…), la neige a des reflets bleutés, violets, gris, elle reflète le ciel. Les arbres peuvent être pourpres (il y a du rouge dans le pourpre). On peut introduire des roses, des bruns. Les ombres peuvent être + chaudes (violet chaud clair) ; mais elles sont atténuées.

L’été  avec une lumière aveuglante : Toutes les couleurs sont intenses (saturées), les ombres sont très contrastées, très sombres, froides. Les blancs sont présents, ils refroidissent les couleurs chaudes, le ciel est bleu. Les objets en plein soleil ont des couleurs chaudes. La dominante est chaude, la complémentaire sera donc froide et en petite quantité et peut être utilisée pour assombrir ou nuancer quelques couleurs chaudes, ou être juxtaposée à sa complémentaire pour obtenir un contraste maximum. Un objet jaune orangé paraîtra + vibrant avec une ombre bleue intense.

Du lever du jour au soleil couchant: Au lever du jour la lumière est encore blafarde, grise, bleutée, le paysage est plutôt bleuté, les blancs sont peu nombreux, ils réchauffent les couleurs froides, les ombres seront faibles en couleur et en intensité (plutôt grises ; ou violet très clair, mais douces et délicates). + la matinée avance, + les ombres s’intensifient ; la lumière est + lumineuse, les parties éclairées par le soleil deviennent de + en + chaudes et intenses. Les blancs sont davantage présents.  Vers midi, les ombres sont très courtes et violentes en couleur (même violettes foncées) et en intensité. Au moment du soleil couchant, elles s’allongent à nouveau, la lumière étant + chaude, elles deviennent d’un bleu intense ; les parties éclairées prennent une couleur orange (complémentaire du bleu des ombres).

Pour peindre la fin de la nuit et l’éclaircissement du ciel, on peut peindre sur un fond sombre et introduire des lavis ou des glacis de couleurs claires pour transcrire l’arrivée de la lumière à certains endroits.

L’obscurité : Elle cache les détails, les textures des choses. On peut de même peindre sur un fond sombre et rajouter les zones faiblement éclairées par des touches de gris, de bleus noircis, ou de beige dilué.  La lune peut être la seule source de lumière, tout est plutôt gris. Dans le cas de la pleine lune les contrastes sont + forts.

Dans le cas d’une ville illuminée par des réverbères, les façades des immeubles ont un dégradé de couleur : foncée en haut et + clair vers le bas, si le ciel est plutôt clair. Et inversement si le ciel est sombre.

 
















1ER JOUR DE STAGE SUR LA COULEUR
1ER JOUR DE STAGE SUR LA COULEUR :

Lors de ce 1er jour de stage, les uns et les autres ont tenté de fabriquer du noir à partir des couleurs complémentaires ou à partir des 3 couleurs primaires.

Ils ont recherché à fabriquer l'ombre de cubes de couleur (cube jaune, rouge...). Et plusieurs ont commencé un nouveau tableau en recherchant quelle gamme chromatique ils allaient choisir: chaude, froide ou neutre. Quelle harmonie choisir: une harmonie analogue ou en triangle isocèle... Quelle couleur complémentaire introduire pour que le tableau soit intéressant. Voilà les uestions qui se sont posées ce jour-là.

Suite au second jour de stage!


EXERCICES SUR LA COULEUR
EXERCICES SUR LA COULEUR

EXERCICES SUR LA COULEUR
EXERCICES SUR LA COULEUR

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