AU COURS DE L'HUILE

AU COURS DE L'HUILE

Application de la peinture à l'huile

 

Application de la peinture à l'huile                                                                      Nelly Simon



Avant de commencer à peindre on commence par préparer sa toile.


 Si elle est en coton, il faut au préalable passer 1 ou 2  couches de gesso au pinceau, éventuellement poncer si on veut une surface bien lisse.


 On peut en profiter pour créer un fond texturé, en donnant des effets à la couche de gesso  en l’appliquant au couteau ou en laissant des traces circulaires plus ou moins épaisses par exemple. On peut aussi coller du sable, du papier de soie et autres avec du gel médium épais acrylique. On peut aussi mélanger au gesso une couleur acrylique pour le colorer ou le mélanger directement avec un peu de sable.


Que ce soit sur toile coton ou de lin, il est préférable de passer par-dessus une couche de peinture acrylique avec un gros pinceau sur la toile avant d’appliquer les couleurs à l’huile, cela protège la toile, c’est plus facile à peindre, la toile buvant moins. Il faut par contre choisir la couleur de l’acrylique en fonction de la couleur dominante de votre sujet : par exemple bleu clair pour une marine, et plutôt orange pour un soleil couchant. Cela influence ensuite tout le tableau. On peut si on le souhaite laisser cette couche acrylique transparaître par endroits (elle n’est pas entièrement recouverte par la peinture à l’huile), cela donne une unité au tableau.


Une fois que cette ou ces couches sont sèches on peut passer au dessin du sujet.

L’idéal est de dessiner avec un pinceau fin et une couleur à l’huile assez claire mélangée avec du white spirit, si on se trompe on prend un autre pinceau et on efface avec le white spirit et un chiffon. Cela reste propre et le dessin sèche très vite. Si vous utilisez un crayon de bois ou du fusain, cela salira vos couleurs. Seules les grandes lignes du dessin sont nécessaires. On va donc pouvoir commencer à peindre.

 Il y a plusieurs possibilités d’appliquer la peinture sur une toile.


1)    L’application la plus courante est de peindre par couches successives de plus en plus grasses, en appliquant le principe de travailler «  gras sur maigre » :

la toile est le plus maigre qui soit et la couleur sortie du tube le plus gras, donc entre les deux nous devons utiliser des diluants différents et progressivement plus gras. On utilise des pinceaux ou des brosses, en 1ère couche on peut utiliser des brosses en soie de porc, mais ensuite il vaut mieux utiliser des brosses plus douces.


 1ère couche de peinture avec un diluant n°1 :

1 dose (1 bouchon par exemple) de médium à peindre + 2 doses d’essence de pétrole (+ 2 gouttes de siccatif si on veut que cela sèche rapidement). On trempe régulièrement son pinceau dans ce diluant. On commence toujours par l’arrière-plan du sujet et en général par le haut du tableau pour ne pas salir sa main. Une fois cette couche sèche, on peut passer à la 2ème couche. Cette couche a peu de détails, elle permet de mettre en place les grandes zones de couleur.


2ème couche de peinture avec diluant n°2 :

1 dose d’essence de pétrole + 2 doses de médium à peindre (les proportions sont inversées) (+2 gouttes de siccatif éventuellement). On recommence par l’arrière-plan, mais on ajoute toutes les nuances de couleur ainsi que tous les détails. Progressivement on arrive à un état de finition. On attend le séchage de la couche.


3ème couche si nécessaire de peinture, 

C’est à ce stade que l’on peut faire un glacis, car un glacis se  fait avec du médium à peindre et très peu d’essence de pétrole (il existe aussi des flacons de glacis tout prêts, ou des médiums vénitiens…). Le glacis doit être plus gras que la couche sous-jacente et non pas l’inverse, sinon risque de craquèlement de la couche. Attention, le glacis est plus maigre que la couleur sortie du tube. Il faut toujours bien respecter la règle « gras sur maigre ».
Si on ne fait pas de glacis, on peut faire une 3ème couche avec du médium uniquement ou avec les couleurs directement sorties du tube.

2)     La peinture au couteau :


 On peut très bien faire une première couche de peinture au pinceau et dans ce cas on utilise le diluant n°1, puis en 2ème couche on applique la peinture au couteau sans diluant, avec la couleur directement sortie du tube, en ajoutant du médium d’empâtement si on veut des effets plus importants et pour que cela sèche plus vite à cause de l’épaisseur de la peinture au couteau. On peut choisir de ne faire qu’une partie du tableau au couteau, le 1er plan, les parties très éclairées…Ne pas faire par exemple le ciel au couteau et le 1er plan au pinceau, la perspective serait faussée.

3)      La peinture alla prima :

(en un seul jet, en 3-4 heures, pour ceux qui sont rapides, ou qui maîtrisent la peinture)
On ne choisit que 4-5 couleurs + le blanc, des gros pinceaux, pas de diluants, une toile pas trop grande. C’est idéal pour peindre sur le motif à l’extérieur. On peint le plus rapidement possible sans détails dans un 1er temps. Puis une fois toute la toile couverte, on peut rajouter des détails dans le frais. Les traits de pinceaux ou de couteau (la facture) sont visibles et c’est volontaire. On évite de corriger. Cela donne un tableau très spontané et intuitif.

La finition :
Quand on est satisfait du tableau on peut corriger d’éventuelles zones mates (embus) avec du vernis à retoucher + 2-3 gouttes d’essence de pétrole que l’on passe à plat. On laisse sécher à plat. Une fois le vernis sec (15 mn), on passe à plat sur toute la surface du vernis à retoucher +2-3 gouttes d’essence de pétrole, cela permet d’attendre le vernis définitif que l’on ne devra passer pas avant un an. C’est un vernis de correction et de protection temporaire. On peut repeindre par-dessus sans problème si on le souhaite.
Le vernis définitif se passe à plat par précaution un an plus tard (bien d’écrire au dos de la toile,  le mois et l’année d’achèvement de la toile).

 


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