AU COURS DE L'HUILE

AU COURS DE L'HUILE

Hopper

le thème exacte du stage est: Peindre à la manière de Hopper.

Nous avons vu les raison de son succès, sa vie et son oeuvre avant de pouvoir nous en inspirer.

Pour sa vie et son oeuvre, je me suis inspirée de plusieurs critiques et historiens d'art.

Hopper, sa vie, ses œuvres                                           Nelly Simon

Les raisons de son succès:

-        grand succès auprès des européens, car il représente l'Amérique, les progrès technologiques, le cinéma…C’est  « le peintre américain par excellence » aux yeux des Européens.

-        Hopper aime fréquenter les salles obscures, il a une vision extrêmement photographique et cinématographique, il est très proche du polar américain, du roman noir et du cinéma américain. A la fois il le regarde et il lui donne naissance, il va avoir une énorme influence sur Hitchcock et d'autres producteurs à cause de ses ambiances.

-        De plus, il va connaitre une grave dépression dans les années 20-30, il va donc nous toucher auj., car il va dépeindre l'Amérique de province abandonnée par sa propre modernité lors de la crise de 1929. Au début peu de salles d’expos, l’Amérique est centrée sur la conquête et non sur l’art, la culture, mais cela va se développer et Hopper va beaucoup exposer par la suite.

Son histoire:

-        Né en 1882, mort en 1967. Il est illustrateur et traduit beaucoup de mouvements dans ses dessins. Il est l’élève de Robert Henri à NY, qui est influencé par la peinture française et européenne de Courbet, Manet, Velasquez, Rembrandt. Dans ses 1ères œuvres la couleur et la lumière sont absentes.

-        Son séjour à Paris de 1906 à 1910, va tout révolutionner, il va introduire le pouvoir de la lumière et de la couleur, et de plus il est impressionné par Degas et ses angles de vue, par Turner et sa locomotive surgissant vers nous comme un monstre. Il va mettre 10 ans à se remettre de l'Europe. Tout en Amérique lui semblait rude et grossier. Aux USA, il est critiqué, on le dit « trop français ».

-        A partir de 1924, poussé par sa femme qu’il vient d’épouser, il réalise une série d'aquarelles sur les maisons victoriennes, et c'est là qu'il devient un peintre américain aux yeux du public. Au fur et à mesure l'être humain apparait dans ses toiles.

Il peignait d'après ses souvenirs pour ne garder que l'essentiel. 366 oeuvres en 60 ans, des huiles, des gravures à l’eau forte et des aquarelles. Il était plutôt sourd, d’où le silence de ses œuvres.

Il ne s’entendait pas avec sa femme, d’où la distance peinte entre les couples.

On a jamais trop su où classer Hopper, car son œuvre est énigmatique, on est poussé à l'interprétation (surtout à cause du fait qu'il ne voulait pas expliquer son œuvre, Hopper n'était pas bavard, et ne souhaitait pas commenter ses œuvres): appartient-il à l’école réaliste américaine, la peinture régionaliste des années 30, le surréalisme? Il est sûr en tout cas qu'il est réaliste et naturaliste. Hopper détestait qu'on rapproche ses compositions géométriques de l'abstrait. Il était à contre-courant de la peinture abstraite, reine à l’époque.

Son but était essentiellement de peindre la lumière se déposant sur des gens, des objets...Il voulait aussi transposer l'effet de la civilisation sur la société américaine moyenne et notamment l'interaction nature (immuable)-civilisation (être mortel), plus le temps passe, plus les œuvres sont épurées, intimistes.

 

Ce qui revient souvent dans ses tableaux:

- le thème de la solitude, la mélancolie, l'attente, la non-communication verbale, l'inactivité (seule activité: la lecture). Même quand il y a plusieurs personnages, ils sont absents et seuls comme Hopper l'était. Ses personnages sont figés. Hopper a peint une civilisation de loisirs (attente face au soleil, torpeur, lecture...) se substituant peu à peu à celle du travail. Dans certains paysages ou ville pas âme qui vive, un désert. Pour ses toiles de nuit, il est question de violation de l'intimité, de voyeurisme. L'intérieur est très fortement éclairé et l'extérieur est noir.

- le conflit entre la nature et de la civilisation (poteaux électriques dans la campagne, voies ferrées agissant comme une séparation, les personnages n'osant pas quitter l'abri de leur maison qui jouxte la forêt obscure et inviolée). L'environnement de ses tableaux ressemble à des décors de théâtre. Constant va et vient entre l'extérieur et l'intérieur, souvent l'individu est isolé dans un monde clos avec usage de la vitre comme séparation.

- témoin d'une certaine Amérique, de ses mutations sociales : le cinéma, le théâtre, les pompes à essence, les magasins et leurs enseignes lumineuses, les bureaux, les distributeurs, les bars, les restaurants, les buildings, les maisons victoriennes et surtout les voies ferrées, il aimait beaucoup prendre le train. Intérieur des maisons très dépouillé, peu de meubles, de décoration aux murs, ceci pour avoir de vastes pans de murs pouvant recevoir la lumière. Mais on aurait pu s'attendre à voir des usines, des buildings démesurés, des voitures ultra rapides, de grands panneaux publicitaires, on devrait sentir la vitesse, le vacarme, la productivité, l'activité, la foule dans les rues de NY...En fait il peint avec nostalgie une Amérique passée.

 

Hopper a préféré nous montrer un monde de solitude et de silence. Il a voulu aussi choquer l'Amérique par quelques tableaux (« Bootleggers » sur les trafiquants d'alcool, « Conference at night » sur des conciliabules la nuit de communistes, « Girlie show »,une stripteaseuse).

 

Sa façon de peindre: des aplats de couleurs posés à la brosse plate, peu de dégradés. Il n’utilisait pas de pinceaux ronds, d’où peu de détails travaillés.

Quelques erreurs de perspective, quelques fois 3 points de fuite pour une maison, des vues plongeantes énigmatiques, des maisons penchées… Souvent ses personnages sont mis de côté, très décentrés, isolés. Ils sont enserrés dans des réseaux de verticales, d'horizontales qui évoquent Mondrian: sentiment d'enfermement. Les jeux de lumière naturelle ou artificielle sont très marqués. La composition est très rigoureuse s'appuyant sur des formes géométriques simples avec des lignes obliques isolant les personnages. Le regard se pose souvent à travers une baie ou une fenêtre (séparation).

 

En résumé, dans les tableaux de Hopper notez :

- Le cadrage souvent original, la composition, le quadrillage, les lignes obliques…Un décor de théâtre !

- La lumière violente, les très forts contrastes ombre / lumière, les ombres démesurées du soir ou du matin, les couleurs souvent vives, la façon de peindre avec des brosses assez larges, d’où des traits de visage grossiers. Des taches rouges présentes dans presque tous ses tableaux.

- La solitude et l’inactivité des personnages, le calme des scènes sous-entendant une certaine tension entre les personnes. Peu de détails, murs vides, peu de meubles…l’ennui.

- La séparation intérieur/extérieur souvent par une vitre, l’interaction nature / civilisation.

- les innovations technologiques de son temps. L’obsession pour les voies ferrées qui coupent souvent le tableau.

 


stage sur Hopper
stage sur Hopper

Beaucoup ont du se désister au dernier moment pour le stage, à cause du temps (verglas), des chutes, grippes...Du fait qu'il y avait de la place,  2 personnes sont venues peindre autre chose, donc vous verrez 2 tableaux qui n'ont rien à voir avec Hopper.

De plus j'ai oublié de prendre des photos du 1er jour de stage avec 2 autres exemples de manière de peindre à la Hopper.


pastel de Michelle: un intérieur à la Hopper !
pastel de Michelle: un intérieur à la Hopper ! :

Couleurs vives, contrastes de couleurs et de lumière, murs vides, peu de meubles, personne...A la Hopper!


Intérieur à la Hopper de Caroline à l'huile (en cours)
Intérieur à la Hopper de Caroline à l'huile (en cours) :

Après un beau travail sur la perspective la semaine précédente, Caroline est passée à l'application des couleurs à la brosse, de larges aplats, des couleurs vives, un intérieur dépouillé. Il y a encore à faire, mais c'est en bonne voie.


huile de Nicole: intérieur très dépouillé avec vue sur mer (en cours)
huile de Nicole: intérieur très dépouillé avec vue sur mer (en cours) :

Même travail de perspective que Caroline, mais un aménagement différent. Vue directe de la terrasse sur la mer. Un intérieur plutôt vide, il reste encore à faire, notamment des aplats de couleurs vives, des ombres colorées  et très marquées sur le sol .


suite du stage sur Hopper
suite du stage sur Hopper

Ces blogs de Arts & Design pourraient vous intéresser