AU COURS DE L'HUILE

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comment passer du figuratif à l'abstrait

Stage donné les samedis  24 et 31 mars 2012, avec un autre thème: le travail au couteau

DU   FIGURATIF  A  L’ABSTRAIT                          Nelly Simon

Aller à l’essentiel et prendre du recul par rapport à la réalité, tel  est le secret de l’abstraction.

Les précurseurs sont les  impressionnistes qui se sont détachés de la forme réelle pour traduire leurs impressions, puis les fauvistes qui ont privilégié la couleur, les cubistes ont privilégié, eux, le volume. Ils  ont tous mis le réel en arrière-plan pour exprimer leurs désirs, leurs sentiments du moment.

Notre point de départ sera la réalité et nous allons la soumettre à l’abstraction, la rendre peu reconnaissable. Pour cela nous allons voir plusieurs démarches possibles,   et vous en découvrirez d’autres par vous-mêmes.

Prenez une grande toile, des couteaux ou de grandes brosses, et toutes sortes d’instruments pour enrichir ou structurer votre composition selon votre envie du moment (rayer, racler, coller des matériaux, rajouter de la pâte de structure…)

Démarche générale :

-        -   Enlever tous les détails

-         - Supprimer la profondeur en enlevant les ombres, la perspective (ou en la modifiant pour ne pas la rendre réaliste)

-        -   Simplifier les formes, ne garder que les principales ou celles qui vous plaisent. Schématisez votre modèle

-         -  Rajouter des lignes dynamiques, des diagonales, prolonger certaines formes par des lignes qui divisent l’espace autour. Evitez les couloirs autour de votre composition, coupez-les par des lignes qui vont jusqu’aux bords de votre toile (ce sont des lignes d’entrée et de sortie nécessaires dans votre tableau, pour pouvoir circuler et ne pas rester bloqué sur le sujet)

-        -   Changer certaines couleurs par d’autres irréalistes (ex mer rouge)

-        -   Inverser le paysage à 90° par exemple (ex une mer avec des vagues que vous traitez à la verticale), car tout ce qui est horizontale suggère le paysage

-        -   Evitez les courbes douces qui suggèrent la profondeur

-         -  N’oubliez pas d’équilibrer votre composition : si vous avez un maximum de lignes verticales, rajoutez quelques lignes horizontales et vice versa

-        -   Amusez-vous à faire une composition  insolite de tous ces éléments ! Plus vous déviez de la réalité, plus vous vous rapprochez de l’abstraction totale

Exemples magistraux : Nicolas de Staël, certaines œuvres de Robert de Launay, de Franck Kupka , de Jacques Villon…

Autres possibilités :

-         -  Partir d’une petite zone de la réalité, et la représenter hors de son contexte, comme si vous faisiez un zoom. D’ailleurs, si on ne prend qu’un petit morceau d’une toile de Vermeer ou de Rembrandt, il vous apparaîtra complètement abstrait.

-         -  Mettre une vitre opaque travaillée (non lisse) devant votre sujet, et peignez ce que cela vous suggère.

-        -   Partir d’un sujet figuratif que vous déstructurez plusieurs fois, jusqu’à ce que votre sujet disparaisse et ne garder que l’atmosphère.

A la Picasso :

-        -   Faire un croquis simplifié de votre sujet (nature morte, paysage, fleurs, portrait…),

-         - Le découper en bandes par exemple

-        -   Faire une nouvelle composition en mélangeant les morceaux, en les inversant, en en faisant glisser quelques-uns vers le bas par exemple, les scotcher sur une feuille une fois que vous êtes satisfait

-         -  Reporter la composition sur votre toile avec des couleurs différentes, en ajoutant des détails ou des lignes…

Exemples magistraux : Pablo Picasso avec le thème de la guitare sous toutes ses formes, Juan Gris…

Styliser :  C’est réduire un objet à ses caractères ou sa fonction essentielle  les plus typiques, sans le dénaturer. C’est trouver le dessin minimum qui suffit à identifier l’objet. On va donc enlever les détails, ne garder que les traits essentiels et les rendre plus réguliers ou géométriques.

 


à l'acrylique en une seule séance
à l'acrylique en une seule séance

collage de bandes de plâtre sur la silhouette
collage de bandes de plâtre sur la silhouette


A l'acrylique (à finir)
A l'acrylique (à finir)

A l'acrylique
A l'acrylique :

Sur un fond acrylique rouge magenta, des couleurs ont été posées au couteau et mélées de pâte de structure à gros grains et à grains fins. Elle est partie d'une photo de volcan en pleine activité. Les arêtes des montagnes ont été laissées en acrylique magenta. Pour finir elle a fait des projections de peinture jaune et orange  au bas du tableau.


Une évocation de New York au couteau et à l'huile



A l'acrylique
A l'acrylique :

Pose de couleurs au couteau sur un papier assez rigide


Le tableau s'enrichit, il n'est pas encore fini


A l'acrylique
A l'acrylique :

Une évocation d'immeubles avec des couleurs inhabituelles, des motifs géométrique dans le "ciel", un sol à prédominance bleu avec des lignes obliques


D'après une oeuvre d'Afremov. Les coups de pinceau sont posés selon un certain sens, afin que cela soit dynamique.


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